No 19, art.1 "Les thés du Vietnam"

cueillette en novembre
Petite introduction.



Pour commencer quelques chiffres qui en disent long : en 10 ans, de 2000 à 2010, on peut constater un développement important
** de la production de thé : +146%, de 63 000 t à 157 000t,
** de la surface plantée en théiers : + 65%, de 80 000ha à 132 000ha,
** des exportations : +76%, de 55 600t à 98 000t.
Un essor impressionnant qui place le Vietnam actuellement au 5e rang des producteurs de thé du monde !
NB : à se souvenir d’un autre produit agricole, le café ! dont la production a aussi augmenté de façon spectaculaire au point de faillir de bouleverser l’économie mondiale du café par cette surabondance de l’offre ; c’est en 1999 que le Vietnam a dépassé la Colombie pour devenir depuis le producteur de café numéro 2 mondial, après le Brésil.

Au départ les thés du Vietnam sont produits pour la consommation locale et sont presqu’exclusivement des thés verts. Leur réputation est en train de grandir mais pour une grande partie on les considère encore comme des «filler teas»,des thés qui remplissent le volume des mélanges-blends. Longtemps la totalité des exportations a été destinée à l’URSS, et le frère communiste fournissait des camions en échange. Après l’éclatement de l’URSS en 1991 une progressive libéralisation de l’économie a permis à l’industrie du thé de se défaire peu à peu de l’emprise du régime du parti communiste, qui est néanmoins toujours omniprésent. C’est donc à partir des années 1995 que certains producteurs ont commencé à investir dans des nouvelles plantations et des structures industrielles modernes. L’objectif était d’améliorer le choix et la qualité des thés et de se positionner en fournisseur recherché sur le marché mondial.

du thé partout
Les résultats deviennent visibles puisque les exportations s’apprécient à présent avec une moyenne de prix de 1,88 USD/kg contre seulement 1,40 USD/kg en 2008.A titre de comparaison les valeurs des thés exportés par la Chine sont respectivement de 2,59 USD/kg et de 2,30 USD/kg.
Les plus grands clients acheteurs des thés du Vietnam sont aujourd’hui le Taiwan : avec 26 000t, La Russie : avec 20 000t, l’UE : avec 6 500t et les USA : avec 5 300t.

L’industrie du thé est fédérée depuis une dizaine d’années au sein de la Vietnam Tea Association – VITAS- qui est installée à Hanoi, www.vitas.org.vn et organise chaque année une «Conférence sur le Thé» avec la participation d’experts internationaux.

Cette année la conférence s’est tenue en province, à l’université d’agriculture de Thai Ngyuen avec la participation de représentants de Taiwan, de la Malaisie, de la Chine et de l’International Tea Cttee. Beaucoup d’informations ont été mises à notre disposition et une expo avec foire de thé organisée à cette occasion a permis de nombreuses dégustation.
les régions à thé, indiquées tout en  "vert"
Les 3 régions à culture de thé se situent : dans les provinces du nord, voisines du Laos et de la province du Yunnan (Chine), c’est dans ce « triangle géographique» qu’il y a encore de nombreuses forêts de théiers anciens ! ensuite dans la région du centre dans les collines de la province de Gia Lai et puis plus au sud, autour de la ville de Dalat, où l’on cultive aussi un vin de bonne qualité.

Les 3 universités d’agriculture spécialisées dans le thé se trouvent à Hanoi et à Thai Nguyen. Des recherches importantes sont consacrées à l’amélioration des variétés afin d’optimiser à la fois le rendement et la qualité de tasse. On nous a précisé qu’en 10 ans les chercheurs ont sélectionné 17 nouvelles variétés à partir des diverses variétés locales mais aussi en important des variétés de Taiwan, de Chine et d’Inde. Ainsi il y a des rendements allant jusqu’à 17 t de feuilles fraiches /ha, la moyenne se situant à 7,15t.
Cette sélection tient également compte des thés qui seront manufacturés, thés oolong, verts et noirs.

récolte à l'aide d'une machine à cueillir
Dans les régions à thé, ces plantations sont omniprésentes, et l’aspect lisse des rangées permet de voir quand la récolte a été faite mécaniquement.
En dehors de la grande production il y a les régions d’origines où le thé est cultivé depuis des siècles par certaines minorités, comme les Hmongs dans le Nord Ouest, et ces thés rares et de facture artisanale sont chers et très recherchés. NB :Voir l’article 3) à la suite de ce numéro.